Article initialement publié le 20 avril 2018 et mis à jour le 27 avril 2018.
Confronté·e·s à l’omniprésence des reportages TV, pris dans un flux médiatique permanent, comment conserver un regard critique sans tomber dans le relativisme ?
Comment entraîner son regard afin d’être plus alerte face à ces images ?
Comment décoder ces objets ?
Comment résister aux nombreuses possibilités de manipulation des spectateur·ice·s offertes par la forme filmique ?
À partir d’extraits de reportages TV, de façon interactive, venez découvrir les différents mécanismes qui régissent ces images en mouvement et les outils d’analyse filmique permettant l’exercice d’un regard critique face à ces reportages. Venez apprendre à identifier les éléments présents dans la mise en scène d’un reportage auxquels il faut faire attention si l’on veut éviter d’être dupé par des manipulations malveillantes.
Cet atelier est ouvert à tou·te·s.
Vous êtes intéressé·e·s par l’atelier ? N’hésitez pas à nous l’indiquer en répondant à ce sondage : https://framadate.org/KFFMQdCu53WdBpgS
Date : Jeudi 26 avril 2018
Heure : de 13h30 à 14h30
Lieu : Bibliothèque de l’INSA Rennes
Compte rendu de l’atelier
La Bibliothèque a présenté un atelier ouvert à toutes et tous consacré aux possibilités de manipulation des spectateur·ice·s dans les reportages TV.
L’atelier a permis tout d’abord d’interroger l’idée reçue selon laquelle une image audiovisuelle parlerait d’elle-même sous forme d’évidence fiable nous renseignant sur l’état du monde. C’est oublier que :
- l’image audiovisuelle peut rester incompréhensible
- l’image audiovisuelle peut être truquée
- l’image audiovisuelle peut faire l’objet d’une interprétation subjective
Face aux possibilités de manipulation liées à la forme filmique les spectateur·ice·s doivent donc s’interroger et être attentifs aux choix liés à la fabrication du reportage, à sa mise en scène et à son montage. Il convient notamment d’être vigilant·e aux points suivants :
- quel temps a été consacré à la préparation et à la réalisation du reportage ?
- quel temps de parole est accordé à la personne filmée ?
- quelle utilisation est faite de la voix off, du commentaire ? Laisse-t-on le spectateur seul face aux images et aux sons ou cherche-t-on à orienter constamment sa lecture des images et sons montés ?
- quelle utilisation est faite de la caméra cachée ? Est-elle nécessaire ?
- comment se présente le montage notamment du recueil de la parole filmée ? Nous laisse-t-on entendre les questions posées ?
Quelques exemples permettent de questionner la possible manipulation du spectateur et d’interroger notre rapport aux reportages et plus largement aux médias :
- La célèbre expérience de Koulechov illustre bien le fait que le montage de deux plans en modifie le sens. Le célèbre cinéaste hollywoodien Alfred Hitchcock explique les effets produits sur le spectateur par l’effet Koulechov : https://www.youtube.com/watch?v=1qWlIYKeqPc
- Les « documenteurs » invitent également les spectateurs à s’interroger sur le pouvoir de manipulation du langage cinématographique et donc à une prise de conscience de la nécessité d’être actif face aux images qui nous parviennent. Le film « Opération Lune » réalisé par William Karel constitue un admirable exemple de documenteur suscitant la réflexion du spectateur : https://www.youtube.com/watch?v=izxRRmz5SmU&t=17s
- L’émission « Classe Télé » produite par Arrêt sur images invite un groupe de collégiens à s’interroger sur les images produites par la télévision, comme ici autour de l’émission produite par M6 intitulée « La Rue des allocs » : https://www.arretsurimages.net/
Pour aller plus loin…
Intéressé·e·s par les enjeux liés à la manipulation des images dans les reportages TV ? Venez découvrir cette sélection de la Bibliothèque !
Damien K.