Dans le deuxième épisode de La Discute, avec Marie-Elise Gaudiche on a parlé de Trajectoires Inédites, des cours à l’INSA, d’orientation professionnelle, du travail, de quête de sens, du diplôme et du statut d’ingénieur.e, de privilège social et de plein d’autres choses.
Pour poursuivre cette Discute , on vous recommande la lecture de ces textes sélectionnés par vos bibliothécaires, ainsi que l’écoute d’autres podcasts :
CASSELY, Jean-Laurent, 2017. La Révolte des premiers de la classe: Métiers à la con, quête de sens et reconversions urbaines. 1er édition. Paris : Arkhê. Disponible à la Biblinsa
« Vous vous ennuyez au travail malgré de bonnes études ? Vous vous sentez inutile ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. Ceux qu’on appelle encore les « cadres et professions intellectuelles supérieures » n’encadrent plus personne, d’ailleurs ils n’utilisent plus vraiment leur cerveau et sont menacés par le déclassement social. Chez ces anciens premiers de la classe, les défections pleuvent et la révolte gronde. Vous ne les trouverez cependant pas dans la rue à scander des slogans rageurs, mais à la tête de commerces des grands centres urbains : boulangers, restaurateurs, pâtissiers, fromagers, bistrotiers ou brasseurs, derrière leur comptoir et les deux mains dans le concret. La quête de sens de ces jeunes urbains n’a pas ni de redessiner nos villes, notre consommation mais aussi notre vision du succès, car ces nouveaux entrepreneurs marquent peut-être le renversement des critères du prestige en milieu urbain. Alors, faut-il vraiment passer un C.A.P. cuisine après un bac +5 ?«
GRAEBER, David, 2018. Bullshit jobs. Paris : Éditions les Liens qui libèrent. Disponible à la Biblinsa
Alors que le progrès technologique a toujours été vu comme l’horizon d’une libération du travail, notre société moderne repose en grande partie sur l’aliénation de la majorité des employés de bureau. Beaucoup sont amenés à dédier leur vie à des tâches inutiles, sans réel intérêt et vides de sens, tout en ayant pleinement conscience de la superficialité de leur contribution à la société.
CRAWFORD, Matthew B., 2010. Éloge du carburateur : essai sur le sens et la valeur du travail. Paris : la Découverte. Cahiers libres. Disponible à la Biblinsa
« Matthew B. Crawford était un brillant universitaire, bien payé pour travailler dans un think tank à Washington. Au bout de quelques mois, déprimé, il démissionne pour ouvrir… un atelier de réparation de motos.
À partir du récit de son étonnante reconversion professionnelle, il livre dans cet ouvrage intelligent et drôle l’une des réflexions les plus fines qu’il nous ait été donné de lire sur le sens et la valeur du travail dans les sociétés occidentales. Mêlant anecdotes, récit et réflexions philosophiques et sociologiques, il montre que ce travail intellectuel, dont on nous rebat les oreilles depuis que nous sommes entrés dans l’économie du savoir, se révèle pauvre et déresponsabilisant. De manière très fine, à l’inverse, il restitue l’expérience de ceux qui, comme lui, s’emploient à fabriquer ou réparer des objets – ce qu’on ne fait plus guère dans un monde où l’on ne sait plus rien faire d’autre qu’acheter, jeter et remplacer. Il montre que le travail manuel peut même se révéler beaucoup plus captivant d’un point de vue intellectuel que tous les nouveaux emplois de l’économie du savoir. »
Les cadres se rebiffent. In : Socialter. juillet 2021. n° 46, pp. 18‑47. Disponible à la Biblinsa
Ingénieurs en rupture de ban, traders devenus militants écologistes, hauts fonctionnaires infiltrés, ex-communicants s’improvisant néo-zadistes… On ne compte plus les exemples de cadres sup’ qui, contre toute attente et souvent avec fracas, rompent avec la trajectoire dorée sur laquelle leurs brillantes études les avaient placés, parfois par refus de parvenir. Animée par une perte de sens professionnelle, une déréliction face aux périls climatiques ou un sentiment d’injustice sociale, ce bloc rebelle peut-il jouer aujourd’hui un rôle historique, comme jadis la petite-bourgeoisie et le prolétariat avaient su s’unir contre le pouvoir en place ? Ou ne porte-il en bandoulière que les aspirations d’une classe frustrée, désireuse d’agir dans son propre intérêt ? Dans ce dossier, Socialter examine les raisons, les modalités, l’ampleur et les possibilités de la révolte des CSP+.
JUBLIN, Matthieu, 2021. Les ingés ont-ils changé de camp ? In : Socialter. juin 2021. n° 46, pp. 30-32.
« Depuis quelques années, la question écologique fait une entrée fracassante dans les écoles d’ingénieurs. Luttes sur les campus, remise en cause de l’idée de croissance infinie, reconversions professionnelles… Les agents de la « société technicienne » sont-ils en train de se rebeller contre elle ? »
Néo-artisans, l’âge du faire. In : Kaizen. juin 2021. n° 56. Disponible à la Biblinsa
« Ces dernières années, les récits de reconvertis à la recherche de concret et de cohérence se multiplient et illustrent le retour en force du travail manuel. Anciens cadres, salariés ou jeunes diplômés, ils quittent leur clavier pour travailler la matière, s’éloignent des logiques du marché mondialisé pour s’inscrire dans le local, s’affranchissent d’une organisation d’entreprise souvent verticale pour devenir leur propre chef. Une revalorisation du « faire » qui redessine le système de valeurs du monde du travail et influence notre façon d’être au monde. »
Les néo-paysans. In : Kaizen. février 2020. n° 48. Disponible à la Biblinsa
Le travail, pour quoi faire ? In : Zadig. Automne 2019. n° 3. Disponible à la Biblinsa
« Si les Français lui accordent toujours une grande importance, ils ne cessent de s’interroger : vont-ils (pouvoir) le garder ? Doivent-ils en changer ? Leur métier a-t-il encore du sens ? Quelles perspectives offrir aux plus jeunes, aux plus âgés, aux moins qualifiés, à une époque où partager le travail semble relever des utopies d’avant la crise de l’emploi ? A lire dans le dossier central de ce numéro : « Le travail, pour quoi faire » ? »
GARCÍA, Héctor et MIRALLES, Francesc, 2018. La méthode ikigai: découvrez votre mission de vie. Paris : Solar. Harmonie. Disponible à la Biblinsa
« Littéralement « ce pour quoi la vie mérite d’être vécue », l’ikigai représente le sens de la vie, le moteur de l’existence, la boussole qui guide les choix. D’après les Japonais, nous possédons tous un ikigai, même si nous n’en avons pas conscience, et il évolue à chaque étape de notre vie. Et vous, connaissez-vous votre ikigai, votre mission de vie ?
Deux spécialistes du Japon nous plongent dans cette culture millénaire et nous livrent ici une méthode puissante pour trouver sa raison d’être et la faire vivre au quotidien. Conçu comme un voyage initiatique à travers trois lieux emblématiques du Japon, Tokyo, Kyoto et le sanctuaire shintoïste d’Ise, ce livre vous embarque dans l’exploration de votre histoire personnelle à la recherche de votre ikigai. »
Podcast recommandé par Marie-Elise : Les déviations
« Les déviations est né d’une idée simple : raconter des histoires de gens qui ont changé de vie. Pourquoi ? Parce que se remettre, de façon profonde et durable, en question est l’un des processus les plus compliqués qui soient. Parce que la quête de sens est un moteur formidable. Parce que rien ne nous empêche, quel que soit notre âge, notre métier, notre structure familiale… de décider de changer de direction. Parce que notre vie nous appartient. Parce que sortir de sa zone de confort est dur, âpre, inspirant, émouvant, quelquefois drôle, toujours vivifiant. Parce que le long questionnement du changement engage des réflexions philosophiques, économiques,scientifiques, psychologiques, sociétales… Parce que ça parle de courage et de dignité. Parce que tout ce processus donne lieu à des histoires formidables et qu’on adore les raconter. Les témoignages recueillis par Les déviations sont publiés sous l’un de ses trois formats : sous forme de textes, de podcasts ou de vidéos. »
https://lesdeviations.fr/qui-sommes-nous/
FRANCE CULTURE, 2017. Le salariat n’est pas mort, il bouge encore. LSD, La série documentaire.
« Au départ de cette série il y a comme un doute, la sensation désagréable qu’on veut nous faire croire quelque chose qui n’est peut-être pas tout à fait vraie. Alors forcément il y a l’envie d’aller voir de plus près pour se faire une idée, voir comment on travaille, pour combien en étant à l’abri de quoi. Voir aussi si cette liberté qu’on nous vend n’est pas une forme de dépendance. Bref garder un œil sur le loup qui se cache en embuscade, se dire que si ça se trouve le salariat ne va pas si mal que ça et qu’on nous tend peut-être trop souvent des miroirs aux alouettes. »
Production : Perrine Kervran. Avec la collaboration de Maryvonne Abolovier, Alisonne Sinard.
LOUIE MEDIA. Travail (en cours).
Travail (en cours), le podcast qui explore les bouleversements du travail et sa place dans nos vies.
Journalistes et présentatrices : Marie Semelin & Camille Maestracci – Chargée de production : Louise Hemmerlé Réalisation : Cyril Marchan Musique : Jean Thevenin – Illustration : Gabrielle Monceaux.